Le rideau s’est levé sur la 78e édition du Festival de Cannes, inaugurée le 13 mai sous un soleil azuréen et dans un climat chargé de tensions artistiques et politiques. Sur les marches du Palais des festivals, le glamour légendaire de la Croisette s’est déployé avec la même intensité que les années précédentes, mais l’atmosphère semblait traversée par des préoccupations nouvelles, reflet de l’époque. En compétition officielle, 22 films se disputent cette année la Palme d’or, avec une sélection plus audacieuse que jamais. Parmi eux, le très attendu «La Trame phénicienne» de Wes Anderson séduit déjà par son esthétique et sa narration éclatée, tandis que Spike Lee revient avec force avec «Highest 2 Lowest», un drame social porté par Denzel Washington, salué dès sa première projection. Autre favori de la sélection, «L’Histoire du son», d’Oliver Hermanus, avec Josh O’Connor et Paul Mescal, propose une méditation poétique sur la mémoire et la guerre. Cette édition est marquée par une légère progression de la présence féminine, à la fois derrière et devant la caméra. Sept films en lice sont réalisés par des femmes, un chiffre en légère progression par rapport aux années précédentes, témoignant des efforts de la direction du festival pour corriger les déséquilibres récurrents. Julia Ducournau, Palme d’or 2021, revient avec un nouveau film radical sur le corps et la filiation, «Alpha», tandis que Kelly Reichardt présente «The Mastermind», une chronique sociale américaine dans un monde post-industriel.