Le 13 juillet dernier, Armando Pereira, principal bras droit de Patrick Drahi, propriétaire du groupe Altice, était interpellé puis écroué au Portugal pour corruption et blanchiment d’argent. Une menace judiciaire qui vient frapper de plein fouet un empire déjà fragilisé par une dette importante. Patrick Drahi était mécontent au moment de présenter les résultats du deuxième semestre pour l’entité Altice International, l’empire qu’il dirige, bâti autour des médias (BFMTV et RMC) et de la téléphonie (SFR), entre autres. Il s’agissait de sa première prise de parole depuis l’incarcération au Portugal de son bras droit, Armando Pereira, accusé de corruption et de blanchiment d’argent. Patrick Drahi a affirmé avoir été “trahi” par “un petit groupe d’individus dont l’un de nos plus anciens collègues”, faisait directement allusion à son plus fidèle lieutenant. Ce dernier a été rattrapé par la patrouille le 13 juillet dernier au Portugal avant d’être libéré le 24 puis assigné à résidence dans l’attente de son jugement. Cet homme d’affaires de 71 ans aurait élaboré un montage financier s’appuyant sur plusieurs entreprises appartenant à ses proches qui se seraient vues accorder des privilèges dans l’attribution de certains marchés. Selon le journal lusitanien JN, ces entreprises off-shore seraient “une quarantaine” et auraient permis “la dissimulation de plus de 650 millions d’euros”. Le fisc portugais soupçonne également Armando Pereira d’avoir touché des commissions via ces sociétés-écrans ainsi que des avantages en nature. Dans le viseur des autorités : un appartement situé à Neuilly-sur-Seine, dans la très chic banlieue ouest-parisienne, qui aurait été acquis via l’une de ces entreprises puis cédé à Tatiana Agova-Bregou, directrice exécutive des contenus du groupe et proche d’Armando Pereira. “Si les suspicions du fisc se révèlent vraies, cela voudrait dire qu’un petit groupe d’individus a caché ses actions et profité de certaines de nos acquisitions au détriment d’Altice et de ma réputation”, a tonné Patrick Drahi.